Après avoir atteint le sommet avec le splendide et pratiquement parfait Inglourious Basterds, Quentin Tarantino fait un suprenant pas en arrière pour délaisser la prétention et offrir un opus uniquement dévoué à la fonction divertissante, sans trop ou pas du tout de sérieux pour nous combler. Django Unchained c'est de loin le plus beau cadeau (un brin sanglant toutefois) que vous pourrez vous offrir à Noël.
Bien que les allusions étampent toute sa carrière et sa filmographie, le singulier Tarantino n'avait jamais touché au western, ou du moins de façon aussi claire et précise, et dieu merci, il s'y lance finalement avec ce Django Unchained, divertissement de tous nos espoirs. Certes, c'est un récit qui part dans tous les sens et qui prend toutes sortes de directions et a envie de faire plein de choses. On n'enlèvera jamais du coup toute l'ambition qui habite le cinéaste, d'autant plus que son long-métrage dure un corsé 165 minutes. Pourtant, le tout passe très vite et à mi-chemin, trouve grandement son rythme de croisière et devient un film captivant à la seconde près.
Toutefois, évacuer l'ouest. Tout ici se déroule dans le sud, deux ans avant la guerre civile et on traite de l'esclavage des noirs. Mais bien sûr, comme c'est Tarantino qui s'y frotte, rien n'est comme on pourrait se l'imaginer et tout explose dans tous les sens alors qu'on suit le parcours unique de Django (puissant, amusant, subtil, nuancé et contenu Jamie Foxx) qui devient le compagnon de l'étonnant chasseur de primes Dr. King Schultz interprété par le toujours aussi remarquable Christoph Waltz avec la fougue qu'on lui connaît, alors que les attendent au bout de leur périple l'impitoyable Calvin Candie interprété par un démentiel Leonardo DiCaprio et le sadique Stephen, marquant un retour en force sidérant de Samuel L. Jackson qui n'a pas été aussi impressionnant sur les grands écrans depuis belle lurette. Antagonistes sans pitié, ils feront tout en leur pouvoir pour que Django ne retrouve plus jamais le bonheur qu'il a jadis eu avec sa femme Broomhilda, avant que les deux ne soient vendus en esclavage ...
